Mythe et réalité : l'apport de la mythologie judéo-chrétienne

La part du Diable

Issue d'un mythe assyro-babylonien avant de devenir la première femme d'Adam dans la Genèse, Lilith incarne à merveille "l'Esprit Maléfique", hantant les ruines et les déserts, se nourrissant de la chair des vivants. Quant à ses filles - les terribles Lilim - elles sont réputées pour inspirer des rêves inavouables aux humains. C'est cependant le Diable qui se trouve être indiscutablement, dans ses intentions clairement affichées de nuire à l'espèce humaine et par certaines de ses représentations, la créature la plus proche du Stryge. L'idée chrétienne du Diable vient sans doute d'une obscure intuition du rôle qu'ont pu jouer les Stryges au cours de l'histoire de l'humanité. Ce rôle consistant - depuis quand ? - à s'emparer des esprits pour en faire des ennemis de la vie et du genre humain.

« Comme une maladie, les Stryges parasitent les humains. »

Ennemi du genre humain

Banni du Paradis des Anges, Lucifer fonde sous nos pieds un nouveau royaume : les Enfers. Devenu Satan (1), libéré du joug de l'autorité omnipotente de Dieu, entouré de ses fidèles lieutenants et de ses armées de Démons, il peut désormais imposer sa propre loi aux humains, exploiter leur médiocrité, leur faiblesse et leur vanité. Et il ne s'en prive pas. Le Diable propose, provoque, promet, tente, souffle, attise, divise, désunit, inspire, invite, suscite la convoitise, réveille le mauvais penchant qui somnole en chaque homme. Mais le Diable est un joueur cruel. II choisit sa proie, s'amuse d'elle et l'engloutit sans remords lorsqu'elle a fini de l'amuser. Indéniablement, le Diable séduit et s'offre facilement à qui veut de lui. Mais derrière cette apparente prodigalité, se cache d'exorbitantes exigences. L'asservissement a un prix. Un prix invariable, unique : la damnation.

«  A la Renaissance, les naturalistes affirment que les Stryges sont les plus redoutables ennemis de l'humanité. »

En prêtant l'oreille aux promesses de Satan, l'homme perd son âme. Métaphoriquement. Concrètement, il perd le contrôle de son existence et abandonne sa vie contre l'illusion dérisoire d'un pouvoir.

Il est à noter cependant que dans les versions primitives de l'Ancien Testament, Yahvé, le Seigneur de l'Univers, est tout à la fois le fauteur du Bien et du Mal. Ce n'est que plus tard (2) que l'image de Satan se détache de celle de Dieu et que le principe du Mal s'oppose au principe omnipuissant du Bien.

(1) "Adversaire" en hébreu 

(2) A partir du VI siècle avant J.-C.

 

Illustration : le Diable suggère à ceux qui l'écoutent de fouler la croix au pied.

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