Mythe et réalité : l'apport de la mythologie grecque

L'apport de la mythologie grecque

C'est à la mythologie grecque que nous avons emprunté le vocable "Stryge", avant d'en élargir le sens et le concept au phénomène complexe que nous portons aujourd'hui à votre connaissance. À la base, la légende définit les Stryges comme des femmes au corps d'oiseau. Divinités désincarnées, réputées cruelles et sanguinaires, elles ont le pouvoir de prendre une apparence humaine pour séduire les mortels et sont censées épuiser la vitalité des jeunes hommes pendant leur sommeil, jusqu'à la mort. En outre, on les dit capables de sucer le sang des nouveau-nés dans leur berceau.

Devons-nous voir dans cet exemple les toutes premières sources écrites d'un phénomène formidablement ancien qui perdure de nos jours ? Les allusions à la sexualité, au sang, à l'infanticide et à la consommation de la chair et de la vitalité sont évidemment à prendre à un niveau métaphorique.

L'habillage fantasmatique et la poésie macabre qui enveloppent ces récits ne doivent cependant pas occulter le danger bien réel que ces créatures font peser sur le destin de l'humanité.

« L'idée du Chant remonte à l'Antiquité, aux Sirènes auxquelles les Stryges ont emprunté leur morphologie actuelle. »

Mort violente et filles de la Nuit

Dans le foisonnement des mythes grecs, on trouve celui des "Moires", auxquelles Hésiode dans sa Théogonie confère le rôle de divinités de la Mort violente. Les Moires - que les latins appelleront les "Parques" - sont filles de la Nuit et président à la destinée inéluctable de chaque individu. Tapies dans l'ombre, inquiétants témoins, ces trois créatures vont assister à toute la vie de l'homme, de sa naissance jusqu'à son dernier souffle.

« Le mot stryges dérive d'une racine grecque qui signifie lier, attacher. »

Le chant des Stryges

La mythologie grecque met en scène un grand nombre de divinités ailées, telles Hypnos, incarnation du Sommeil, et son frère Thanatos, incarnation de la Mort, fournisseur naturel d'Hadès, souverain des enfers, ou encore Hébé, fille d'Héra, à l'éternelle jeunesse.

Fille de Thaumas et d'Électre, Iris appartient à ce type de créatures ouraniennes. Fendant l'air aussi rapidement que le vent, franchissant l'élément liquide avec une aisance incomparable, on dit que les enfers eux-mêmes s'ouvraient devant Iris. Ses nombreuses qualités en firent la messagère des Dieux de Olympe. Lorsque ceux-ci voulaient faire connaître leur volonté x mortels, c'est Iris qui, d'un vol léger, descendait sur la terre et se chargeait de rapporter "la parole des Dieux" aux hommes. Peut-on prétendre à la lumière de cette légende que le chant des Stryges, tel que nous l'entendons aujourd'hui, serait le reflet de cette parole divine colportée par des créatures surnaturelles faisant le lien entre le matériel et l'immatériel ? Si c'est le cas, l'hypothèse selon laquelle les Stryges seraient eux-mêmes les instruments d'une volonté supérieure symbolisée par des entités invisibles (les Dieux ?) étendrait encore le champ de nos cette légende que le chant des recherches.

 

Illustration : Vase (Skyphos) - Une déesse parmi les satyres - BNF.

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