Interview de Corbeyran

A l'occasion de la sortie de la Légende des Stryges et du tome 2 d'Exsangue, Corbeyran s'est confié et répond aux questions d'Unification. Extraits des propos reccueillis par Christophe Dasse.

Comment décide-t-on de revenir sur une saga déjà riche de 18 albums, auxquels s'ajoutent 18 volumes de séries dérivées, étalés sur plus de vingt ans ? Est-ce né d'une envie de compléter l'histoire, d'un sentiment d'inachevé ? Ou s'agissait-il d'un projet ancien qui a simplement mis du temps à se concrétiser ?

Quand j'ai créé le Chant des Stryges avec Richard en 96 (le 1er album sera publié en 97), nous n'avions aucune idée préconçue de ce qu'allait devenir la série. J'avais 32 ans et juste une énorme envie de développer une série populaire, un récit intense qui associerait action et mystère. La mythologie des Stryges, qui en était la toile de fond, s'est bâtie petit à petit. J'avais l'impression de la découvrir au fur et à mesure que je la décrivais.

En 2018, j'ai respecté la décision de l'éditeur d'interrompre la série, mais personnellement, je n'ai jamais souhaité cette interruption. J'ai donc continué dans mon coin à m'intéresser à ces créatures et aux conséquences de leur actes sur l'humanité. Il m'a fallu 7 ans pour mettre au point ce nouveau diptyque. Et seul le verdict du public nous dira si j'ai eu raison d'y croire.

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Pouvez-vous nous raconter les coulisses de la création de La Légende des Stryges ? D'où est venue l'idée ? Combien de temps ont nécessité l'écriture, la partie graphique, puis la production finale ? Globalement, sur quelle durée s'étend un tel projet ?

J'écris vite, mais la conception d'un album peut parfois s'étaler sur des années. C'est le cas ici pour Les Eaux du Chaos. La gestation a été longue. Les idées naissent, cheminent, croissent, se nourrissent de recherches et de hasards, avant de prendre une forme définitive. Côté prod', il a d'abord été question d'écrire un « one shot », car apparemment la série n'a plus la côte auprès des lecteurs. Cette option ne me dérangeais pas, même si ma préférence va aux épisodes courts à suivre. Et puis en cours de route, l'éditeur a changé d'avis et le one shot est devenu un diptyque. J'ai donc réécris partiellement le scénario pour l'adapter à ce nouveau format.

Il a fallu ensuite trouver un très bon dessinateur. J'avais déjà travaillé avec Nicolas Bègue sur différents bouquins. Malgré notre différence d'âge, on s'entend très bien et on partage la même conception de la BD. C'est un artiste qui m'épate. Il est naturellement doué, comme l'était Richard au même âge. Nous avons passé un moment ensemble pour discuter du projet de renaissance des Stryges. Il avait d'emblée toute ma confiance. Notre éditeur a accueilli sa participation avec enthousiasme.

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Aviez-vous dès le départ une idée claire de la direction que prendrait cette nouvelle série ? Disposez-vous d'une « bible » ou d'un plan narratif à long terme pour les tomes à venir ?

J'ai plusieurs idées en tête. Si les lecteurs acceptent de nous suivre, nous proposerons des histoires courtes et complètes (2 épisodes par récits). À chaque fois, un nouvel aspect de la mythologie des Stryges sera mis en lumière, approfondi, et viendra compléter ce qui a déjà été raconté et montré. Certains personnages seront tirés de la série mère ou des spin off qui ont déjà été publiés (comme c'est le cas ici avec Sandor G. Weltman). D'autres seront totalement nouveaux.

On pourra lire ces histoires indépendamment du reste et tout nouveau lecteur sera le bienvenu à bord. Mais il est évident qu'elles auront une saveur supplémentaire si l'on replonge dans ce qui existe déjà. Tout comme Le Clan des Chimères, Le Siècle des Ombres ou Le Maître de Jeu gagnent en épaisseur quand on sait ce qui se passe dans Le Chant des Stryges. Les époques diffèrent et les récits sont autonomes mais les intrigues entrent parfois en résonance et ce sont ces points de jonction qui font le sel de l'univers. Cela dit, je le répète, certains lecteurs ont fait le choix de se limiter à telle ou telle série et ne s'en portent pas plus mal.

 

Retrouvez l'intégralité de l'interview sur le site Unification.

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